Actif depuis 2015, porté par le CNRS et le groupe associatif Estuaire, le programme de l’Observatoire des vers luisants a permis d’accumuler plus de 15 000 données partout en France. Une ressource précieuse pour faire avancer la recherche scientifique sur les populations de vers luisants et les menaces qui pèsent sur elles.
Le programme est hébergé en ligne sur le site www.asterella.eu
C’EST QUOI UN VER LUISANT ?
Les vers luisants sont des Coléoptères, comme les scarabées ou les coccinelles.
Ils appartiennent à la famille des Lampyridés. Cette famille compte 11 espèces en France (dont celle des lucioles).
Leur particularité : grâce à un processus chimique, les femelles émettent de la lumière à l’extrémité de leur abdomen pour attirer les mâles. On parle de bioluminescence.
Leur alimentation : seules les larves se nourrissent. Carnivores, elles mangent escargots et limaces. Ce sont donc d’excellentes auxiliaires du jardinier !
Les menaces : c’est ce que le programme de sciences participatives essaie de quantifier. Plusieurs ont déjà été identifiées : la pollution lumineuse (lampadaires et éclairages nocturnes en général) qui désorientent les mâles (éteignez les lumières dehors !) ; les produits biocides, en particulier les anti-limaces et anti-escargots qui réduisent et empoisonnent leurs ressources alimentaires ; la destruction de leurs habitats (urbanisation, fauche et traitement excessifs des espaces verts, etc.).
QUELLES ESPECES OBSERVER SUR LA METROPOLE DE MONTPELLIER ?
Chez nous, pas de lucioles, on n’en trouve que dans l’extrême sud-est de la France.
On peut en revanche observer sur tout le territoire le Lampyre commun (Lampyris noctiluca), et son cousin le Lampyre méridional (Nyctophila reichii).
Plus rare, dans le nord de la métropole (Grabels, Saint-Georges-d’Orques…), on peut espérer observer un cousin, le Ver progressif (les entomologistes ont de l’humour !), Lamprohiza mulsantii de son nom savant.
À quoi ils ressemblent :
- Point commun entre ces espèces : mâles et femelles sont très différents (on parle de dimorphisme sexuel). Bien plus petit que la femelle, le mâle est le seul à pouvoir voler.
- Les femelles sont les seules à émettre de la lumière. Elles sont donc plus faciles à reconnaître.
- Particularité : les femelles ressemblent à leurs larves, c’est-à-dire à des sortes de chenilles, avec des anneaux (c’est pour cela qu’on les appelle communément « ver » luisant). Elles mesurent 1,5 à 2 cm.
Mâle de Lampyre méridional
(la morphologie du mâle de Lampyre commun est très proche, les deux espèces sont quasi impossibles à différencier pour des non-spécialistes)
Femelle de Lampyre méridional
Femelle de Lampyre commun
(photo issue du site inpn.mnhn.fr du Muséum national d’histoire naturelle)
Comment participer au programme ?
C’est très simple !
Tout se passe en ligne, ici : www.asterella.eu/
À ce stade, inutile de chercher à différencier les espèces. La demande est simple :
- Indiquer si vous avez vu ou non un ver luisant, dans un jardin ou en dehors.
- Préciser la commune, idéalement l’adresse exacte (ce n’est pas obligatoire) et la date.
Inutile pour cela de vous créer un compte, il suffit de remplir ce formulaire (onglet « je veux participer immédiatement ! » du site):
ATTENTION : si vous n’avez PAS vu de ver luisant sur la zone étudiée, dites-le également.
Pour les chercheurs, l’absence de ver luisant est une information aussi importante que leur présence. Elle permet d’établir des comparaisons.
Pour aller plus loin, vous pouvez ensuite décrire, grâce à une liste de critères, l’aménagement de votre jardin ou de la zone étudiée (surface, méthode d’entretien, type de végétation…).
Le programme propose aussi des enquêtes spécifiques, comme la Nuit des vers luisants. En 2024, elle se concentre sur le département des Pyrénées orientales.
Plus d’informations : https://www.montpellier3m.fr/atlas-de-la-biodiversite-metropolitaine